Retourner la terre est une étape indispensable dans le travail du sol, que ce soit pour un potager ou un jardin d’agrément. Cette opération permet de favoriser le développement des racines et l’aération du sol ainsi que d’améliorer sa structure et sa fertilité. Mais on ne va pas se mentir, ce n’est probablement pas ce que vous préférez faire dans votre jardin.
L’idée, c’est aussi de ne pas se casser le dos. Voici donc quelques méthodes pour retourner la terre ainsi que les outils adaptés à chaque technique afin de rendre cette tâche plus facile et efficace. Vous découvrirez également quelques conseils pour travailler le sol en préservant sa qualité et les organismes qui y vivent, comme les vers de terre et les micro-organismes bénéfiques pour vos cultures.
Les différents types de retournement de la terre
Il existe plusieurs manières de retourner la terre :
- le retournement traditionnel avec une bêche ou un louchet.
- le retournement superficiel avec une fourche-bêche ou autre outil spécifique.
- le retournement mécanique avec une motobineuse ou un tracteur équipé d’une charrue.
Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients selon la taille de la surface à travailler, la nature du sol, les besoins de vos plantations et votre forme physique. Il ne vous restera plus qu’à choisir comment vous souhaitez procéder pour ameublir la terre de votre jardin.
Le retournement traditionnel avec une bêche ou un louchet
Le retournement traditionnel est la méthode la plus répandue pour travailler le sol jusqu’à une profondeur de 20 à 30 cm. Il consiste à utiliser une bêche ou un louchet, deux outils manuels spécifiques, pour soulever et retourner chaque mottes de terre.
Pour réaliser cette opération, commencez par enfoncer la bêche ou le louchet verticalement dans la terre puis appuyez sur le manche avec votre pied pour décoller la motte. Faites basculer ensuite l’outil vers l’avant pour renverser la motte sur elle-même et émietter légèrement la terre avec le dos de la lame. Avancez de façon régulière et continue tout au long de la surface à travailler, en réalisant des sillons d’environ 50 cm de large.
Cette technique demande un certain effort physique mais offre un résultat probant en termes d’aération du sol. Elle est particulièrement adaptée aux petites surfaces et aux sols compactés qui nécessitent une réelle restructuration. Si vous n’avez pas l’âme d’un jardinier, c’est la méthode qui vous semblera la plus fastidieuse.
Le retournement superficiel avec une fourche-bêche ou autre outil spécifique
Le retournement superficiel vise à travailler seulement les premiers centimètres du sol, entre 5 et 15 cm de profondeur, sans le retourner entièrement. Cette méthode préserve davantage la vie du sol, limitant ainsi le bouleversement de sa faune et de sa structure naturelle. Pour cela, on utilise principalement la fourche-bêche, composée de plusieurs dents plates et effilées, ou un outil spécifique tel qu’une grelinette ou une fourche à bêcher.
Le principe de cette technique est d’enfoncer les dents de l’outil dans le sol puis de faire un mouvement de levier pour aérer et décompacter la terre sans la retourner. Ce mouvement permet également de couper les racines des plantes adventices et de libérer les éléments nutritifs présents en surface. Répétez l’opération sur l’ensemble de la zone à travailler, en veillant à espacer régulièrement les trous d’aération.
Le retournement superficiel est moins éprouvant que le retournement traditionnel et peut être réalisé plus rapidement. Il est idéal pour préparer le sol avant un semis ou une plantation, notamment dans les potagers où l’on souhaite cultiver différentes variétés de légumes.
Le retournement mécanique avec une motobineuse ou un tracteur équipé d’une charrue
Pour les grands espaces, le retournement mécanique permet de gagner du temps et de l’énergie tout en obtenant un résultat similaire aux méthodes manuelles. Une motobineuse, aussi appelée motoculteur, est équipée de fraises rotatives qui aèrent et broient la terre jusqu’à une profondeur réglable. Elle peut être utilisée sur différents types de sols et convient particulièrement aux jardins d’agrément, vergers et grandes parcelles potagères.
Quant au tracteur équipé d’une charrue, il s’agit de l’outil le plus adapté pour retourner et aérer les sols des grands espaces agricoles. Sa lame large permet un travail efficace, même sur les terres les plus dures.
Attention toutefois à ne pas abuser de ces méthodes mécaniques, qui peuvent parfois provoquer une trop grande fragmentation du sol et endommager sa structure naturelle ainsi que la faune présente en profondeur.
Conseils pour un retournement de terre respectueux du sol et de l’environnement
- Faites attention à choisir le bon moment pour travailler la terre : elle doit être ni trop sèche, ni trop humide afin de faciliter l’aération et éviter la formation de mottes compactées. Une bonne période se situe généralement entre octobre et novembre ou entre février et avril. N’hésitez pas à humidifier la terre avec de l’eau pour faciliter votre intervention.
- Ne piétinez pas inutilement le sol de votre jardin travaillé afin de préserver la structure et la qualité du sol. Utilisez des planches de bois pour délimiter et organiser votre espace de travail lorsque vous retournez la terre manuellement.
- Laissez reposer la terre après chaque retournement avant d’effectuer un semis ou une plantation. Cette phase de repos est bénéfique pour la vie du sol, car elle favorise la repousse des micro-organismes essentiels à la décomposition des matières organiques et à la fertilité du terrain.
- N’hésitez pas à utiliser du compost ou des amendements organiques comme le fumier décomposé pour enrichir la terre lors du retournement. Ces éléments apportent des nutriments indispensables à la croissance des plantes et améliorent la structure du sol.